Projets Maisons

Rénopassive

 

Seconde vie

Le projet initial de réhabilitation de ce pavillon visait à le rendre passif ; il finit par aller plus loin pour lui offrir une nouvelle architecture, presque une seconde vie. À Magny-les-Hameaux, dans les Yvelines, la maison s’inscrivait sans faire de vague dans une rue composée d’habitations toutes identiques, des maisons en enduit clair aux toitures à deux pans en tuiles rouges, alignées le long de leurs clôtures. Pour donner du caractère à cette maison dans cet univers si uniforme, le projet déroge par petites touches aux normes du PLU pour passer d’une architecture standardisée à un modèle singulier. Cette mise-à-jour lui confine une identité unique et le sort de l’anonymat dans lequel il était plongé. Une différenciation plus nette entre le nord et le sud reconnecte la maison à son environnement : côté rue la greffe d’un auvent sur la façade principale abrite à présent l’entrée des habitants, côté jardin une généreuse ouverture de la toiture offre aux chambres une vue panoramique sur le terrain. Le vocabulaire habituel de l’habitat pavillonnaire disparait au profit d’un style contemporain assumé. Les fioritures comme les stores extérieurs à rayures et les volets battant en bois sont abandonnés au profit de façades lisses dans les tons blanc et anthracite tandis que les haies bien taillées cèdent la place à une drôle de palissade en bois. La toiture abandonne également ses tuiles pour du zinc, et les deux chiens-assis sont épurés. L’organisation intérieure reste telle quelle hormis une légère redistribution des quatre chambres à l’étage. Dans une approche low-tech et pour un « effet doudoune », le pavillon se couvre d’une nouvelle isolation extérieure qui, couplée à un fonctionnement bioclimatique, le rend thermiquement très performant. Expérience pilote sur ce sujet, la maison obtient en 2012 la première certification « Passivhaus » de France pour la rénovation d’un pavillon individuel, et entend bien servir d’exemple à ceux qui auraient envie de faire souffler un vent nouveau sur le sempiternel pavillon de banlieue.

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